Civ. 1re, 22 juin 2022, n° 20-20.202

Dans un récent arrêt, la Cour de cassation souligne que lorsqu’un bien a été acquis puis amélioré et que chacune de ces opérations a fait naître une créance entre époux, les profits subsistants doivent être déterminés distinctement :

  • d’une part, la créance liée à l’acquisition se détermine d’après la valeur du bien au jour de la liquidation, selon son état au jour de l’acquisition ;
  • d’autre part, celle liée à l’amélioration se calcule d’après la différence entre la valeur du bien amélioré au jour de la liquidation et celle qui aurait été la sienne sans les travaux.

En l’espèce, à la suite de leur divorce, deux époux séparés de biens se trouvaient en litige quant à la liquidation d’une créance conjugale. L’épouse avait contribué à financer l’acquisition et l’amélioration d’un bien personnel de l’époux : le paiement des échéances des emprunts avait été réalisé en piochant dans le compte joint du couple. Le premier emprunt avait uniquement servi à payer l’acquisition de la maison, tandis que le solde du second emprunt avait été employé à la réalisation de travaux d’amélioration.

Les juges d’appel avaient estimé que l’épouse ne détenait qu’une seule créance, dont le calcul devait tenir compte de sa participation tant à l’acquisition qu’à l’amélioration du bien ([total des versements / valeur actuelle de la maison avant travaux] x valeur de la maison après travaux). Ce raisonnement est censuré par la première chambre civile, au visa des articles 1543, 1479, alinéa 2, et 1469, alinéa 3, du code civil.

Auteur : Éditions Dalloz – Tous droits réservés.